La créatrice de Dickinson accuse Apple de « gaslighting »

Anthony Nelzin-Santos |

Dickinson, la série Apple TV+ consacrée à la célèbre poétesse américaine, a-t-elle été un succès ? Alena Smith ne saurait le dire : la scénariste accuse Apple d’avoir refusé de communiquer des informations aussi anodines qu’une date de première, une « asymétrie informationnelle radicale » qui l’a conduite à jeter l’éponge après trois saisons et trente épisodes. Dans Harper’s Magazine, Smith dénonce une forme de gaslighting maintenant les créateurs sous pression.

Hailee Steinfeld dans le rôle d’Emily Dickinson. Image Apple.

Alena Smith voulait créer « une de ces demi-heures viscérales, sexys et dangereuses » qui ont revitalisé la création télévisuelle américaine dans les années 2000, mais sous la forme d’une fiction historique qui serait tout sauf « de la soupe grand public ». En 2013, elle commence à travailler sur ce qui deviendra Dickinson, une « série consacrée à une femme homosexuelle qui n’a pas froid aux yeux ». « Chaque épisode présente un de ses poèmes, des poèmes difficiles à comprendre. Ce n’est pas fait pour tout le monde », mais Apple achète le pilote en 2017 avec une option sur trois saisons.

La firme de Cupertino cherchait précisément ce genre de séries qui aurait pu intéresser HBO, la prestigieuse chaine payante qui s’est fait connaitre avec The Sopranos, Six Feet Under, The Wire, True Blood, Boardwalk Empire, Game of Thrones ou encore The Newsroom, dont Smith a écrit six épisodes. « C’est comme si tout un monde d’intellectuels et d’artistes avait reçu une subvention de plusieurs milliards de dollars de la part du monde des technologies », explique la scénariste, qui cite les projets encore plus ésotériques de Netflix et d’Amazon.

Apple n’avait pas lancé son service de streaming qu’elle commandait une deuxième saison… sans confirmer que la première serait diffusée. « On m’a fait comprendre que mon seul choix pour maintenir la série en vie était d’écrire une nouvelle saison sans garantie », déplore Smith, « on attendait que je prenne ce risque, alors que les entités qui avaient le plus à gagner de mon travail créatif, la plateforme et le studio, ne risquaient pas un centime. »

Dickinson a finalement été lancée alors que le tournage de la deuxième saison avait commencé depuis deux semaines, le 1er novembre 2019, avec les trois autres séries choisies pour ouvrir Apple TV+. Le succès critique n’a pas tardé, le Washington Post parlant d’« une délicieuse surprise », puis les récompenses ont suivi, notamment un Peabody en 2019. Apple n’a pourtant jamais voulu lui fournir des chiffres d’audience, ni même une copie du produit fini, qui n’existe que sur les serveurs de l’entreprise.

L’enthousiasme des débuts est retombé : « nous nous sommes trompés, nous avons été activement gaslightés en croyant que c’était parce qu’ils s’intéressaient à l’art. » Smith a finalement jeté l’éponge après trente épisodes. « Nous avons besoin d’une séparation structurelle pour mieux distinguer les activités conflictuelles de la production et de la distribution », conclut-elle, « nous devons rendre l’industrie du divertissement à nouveau compétitive et mettre un terme à ce glissement sans retour vers le monopole et le monopsone. Nous devons le faire maintenant, tant qu’il reste une industrie à sauver ».

avatar raoolito | 

vache, pas contente la dame!
après j'ai tjs trouvé hard la vie des scénaristes aux us, c'est comme les dessinateurs de bd en france mais avec moins de garanties.

avatar BingoBob | 

@raoolito

La vie des scénaristes en France est encore pire qu’aux USA parce qu’ici, ils ne sont pas producteurs. Donc aucun contrôle sur le travail créatif.

avatar raoolito | 

@BingoBob

ils sont aussi producteurs aux usa ? même ceux des serie?

vous me direz elle est show runner ici donc a la tete du truc

avatar BingoBob | 

@raoolito

Le showrunner est systématiquement producteur, l’un ne pouvant aller sans l’autre. Les scénaristes le sont en général tous aussi. Sauf les plus jeunes qui intègrent l’équipe.

C’est pour ça que les explications de la showrunneuse sont un peu étranges. Soit il y a clairement eu un problème de sélection de projet quand Apple s’est lancé avec elle dans cette aventure, soit le projet n’était pas assez clair lors du concept, et elle n’a pas du/pu/su le défendre pendant le développement.

avatar raoolito | 

@BingoBob

alors là vous m'en apprenez !
merci !

avatar firefox | 

“L’enthousiasme des débuts est retombé : « nous nous sommes trompés, nous avons été activement gaslightés en croyant que c’était parce qu’ils s’intéressaient à l’art. » Smith a finalement jeté l’éponge après trente épisodes.”

Apple a distribué, diffusé, et donc? Parce qu’apple n’a pas publié l’audimat? Mais apple ne dévoile même pas le nomre d’utilisateurs, alors ils pouvaient se brosser… C’est pas du gaslighting, c’est de la naïveté, ma cocotte.

avatar MarcMame | 

@firefox

« Apple a distribué, diffusé, et donc? Parce qu’apple n’a pas publié l’audimat? Mais apple ne dévoile même pas le nomre d’utilisateurs, alors ils pouvaient se brosser… C’est pas du gaslighting, c’est de la naïveté, ma cocotte. »
———
Tu racontes n’importe quoi mon coco.

avatar firefox | 

@MarcMame

“Tu racontes n’importe quoi mon coco.”

Au minimum, quand on contredit, on dit pourquoi, sinon on passe pour un très beau rigolo, mon coco 😘

avatar Oliviou | 

@firefox

Dans un domaine où la rémunération est le plus souvent indexée sur l’audience, ce n’est pas de la naïveté de demander ce genre d’information : c’est le minimum. Et avant l’arrivée des plateformes, ce genre d’embargo sur l’information était inenvisageable.
Il y a un déséquilibre énorme en faveur des plateformes, sans aucun organisme de contrôle indépendant, c’est anormal.
Autre exemple : en France, après des années de discussion avec les plateformes, seule Netflix a accepté la rémunération proportionnelle, via un contrat passé avec la SACD (société des auteurs, qui reverse les droits de diffusion aux auteurs), où sont spécifiées des règles de calcul pour le versement des droits. Super ? Oui, sauf que c’est un contrat auquel les auteurs n’ont pas accès - alors qu’il est signé en leur nom. Et en plus les audiences sont uniquement déclaratives : Netflix peut donc dire ce qu’elle veut.
Quand on est auteur pour Netflix, on signe donc un contrat à l’aveugle : une des clauses principales du contrat (la rémunération proportionnelle) est cachée. C’est probablement illégal, mais personne n’ose les attaquer : trop peur de perdre son job.
Ces déséquilibres ont une conséquence très concrète : comment négocier un contrat quand on ne sait pas sur quelles bases on négocie ? Réponse : on ne négocie pas, on accepte leurs conditions sans moufter.

avatar firefox | 

@Oliviou

Exactement

avatar firefox | 

@Oliviou

“Dans un domaine où la rémunération est le plus souvent indexée sur l’audience, ce n’est pas de la naïveté de demander ce genre d’information : c’est le minimum. Et avant l’arrivée des plateformes, ce genre d’embargo sur l’information était inenvisageable.
Il y a un déséquilibre énorme en faveur des plateformes, sans aucun organisme de contrôle indépendant, c’est anormal.
Autre exemple : en France, après des années de discussion avec les plateformes, seule Netflix a accepté la rémunération proportionnelle, via un contrat passé avec la SACD (société des auteurs, qui reverse les droits de diffusion aux auteurs), où sont spécifiées des règles de calcul pour le versement des droits. Super ? Oui, sauf que c’est un contrat auquel les auteurs n’ont pas accès - alors qu’il est signé en leur nom. Et en plus les audiences sont uniquement déclaratives : Netflix peut donc dire ce qu’elle veut.
Quand on est auteur pour Netflix, on signe donc un contrat à l’aveugle : une des clauses principales du contrat (la rémunération proportionnelle) est cachée. C’est probablement illégal, mais personne n’ose les attaquer : trop peur de perdre son job.
Ces déséquilibres ont une conséquence très concrète : comment négocier un contrat quand on ne sait pas sur quelles bases on négocie ? Réponse : on ne négocie pas, on accepte leurs conditions sans moufter.”

Vous résumez bien la situation.
Je parle de naïveté car c’est après coup que la demande est effectuée, et n’a pas été contractualisée. C’est le strict minimum. Après, c’est l’expérience de la vie qui parle. Quand je fais faire un devis, tout est noté noir sur blanc. Pas de surprise ainsi. Lorsque je fais faire des travaux, c’est lorsqu’ils sont finis que le paiement final est effectué, sinon on peut courir. Quand une commande est passée, c’est paiement à la livraison. Si on fait une série pour apple en espérant qu’elle soit diffusée au p’tit bonheur la chance et qu’on vient demander des infos plus tard, faut vraiment être un lapin de trois semaines pour penser qu’apple va satisfaire à toutes vos requêtes. C’est apple, on fait du business avec le diable, pas l’association caritative du quartier. Qu’on s’appelle Sorkin, Lee ou Smith.

avatar Oliviou | 

@firefox

Je comprends mieux votre premier post ! 🙂

avatar BingoBob | 

@firefox

“Autre exemple : en France, après des années de discussion avec les plateformes, seule Netflix a accepté la rémunération proportionnelle, via un contrat passé avec la SACD (société des auteurs, qui reverse les droits de diffusion aux auteurs), où sont spécifiées des règles de calcul pour le versement des droits. Super ? Oui, sauf que c’est un contrat auquel les auteurs n’ont pas accès - alors qu’il est signé en leur nom. Et en plus les audiences sont uniquement déclaratives : Netflix peut donc dire ce qu’elle veut.”

Je confirme mot pour mot ce que tu dis. Ayant participé à l’écriture d’une série acheté par Netflix, nous les scénaristes, touchons des droits d’auteur sans savoir l’audience que la série a eu.

C’est pour ça que notre producteur l’a vendu à Netflix après la diffusion hertzienne. Le « vu sur Netflix » était un point important pour continuer la vente à l’internationale.
Mais pour nous, au niveau de l’écriture, c’est un non sens total de ne pas pouvoir savoir le succès ou non de la série.

avatar serenity | 

@Oliviou

C’est scandaleux en effet. Phénomène classique de l’ultra-néolibéralisme

avatar oomu | 

arrêtez de défendre systématiquement (et de manière absurde) des grands groupe face à des professionnels

aux usa, c'est la BASE de fournir aux producteurs / scénaristes / acteurs les vues des oeuvres, parce que c'est justement ainsi qu'ils peuvent négocier les revenus, défendre leur travail et avancer leur carrière

c'est un des enjeux principaux de la grève des scénaristes, des acteurs, et nombre de procès entre les acteurs/actrices contre Disney et consorts.

Vous ne comprenez pas que c'est pas des enfants jouant aux billes mais des professionnels défendant leurs revenus professionnels et des plateformes qui elles défendent leur pouvoir

c'est comme quand un syndicat d'agriculteur part brûler un magasin carrouf : ce n'est AUCUNEMENT pour RIRE ou par Naïveté : c'est explicitement leur REVENU et profession qui est en jeu et personne ne vas être souriant et amical.

Arrêtez de vous amuser d'autrui et de croire que la vie est un jeu et que les ricains vivent dans un roman rigolo.

Quand à Apple, on ne lui doit RIEN ! C'est elle qui NOUS doit un BON ziphon quand on l'achète. Et vu ses revenus, elle en fait pas assez, elle ne mérite donc pas notre exagérée sympathie.

avatar Lestat1886 | 

@oomu

Les deux parties sont des professionnels et les deux protègent leurs pouvoirs… C’est une professionnelle qui a négocié son contrat et a décidé de lancer son programme sur Apple TV+ au lieu de la myriade d’autres plateformes…

avatar John McClane | 

@oomu

+1000

avatar firefox | 

@oomu

Je ne défends pas, je constate.
Je suis franco américain, donc j’en joue, mais même sans, on peut se désabonner et s’abonner quand on veut, it’s a fact.

avatar AKZ | 

Pouce levé

avatar Mahtan | 

@oomu

+10000

avatar pommier | 

@oomu

Merci, comme d’hab

avatar firefox | 

@oomu

“arrêtez de défendre systématiquement (et de manière absurde) des grands groupe face à des professionnels”

En aucun cas. Lisez plus haut.

avatar firefox | 

@oomu

“aux usa, c'est la BASE de fournir aux producteurs / scénaristes / acteurs les vues des oeuvres, parce que c'est justement ainsi qu'ils peuvent négocier les revenus, défendre leur travail et avancer leur carrière”

La base c’est surtout de tout mettre à plat avec ce qu’on appelle un contrat pour pas se la faire mettre à l’envers. Surtout aux USA, comme vous dites, la base, c’est d’avoir de bons avocats, d’autant plus quand on travaille avec des géants comme apple. Et Goliath ne gagne pas toujours.

avatar BingoBob | 

@firefox

Je rajouterai qu’aux USA, être syndiqué à la Guild est obligatoire quand on est scénariste. C’est pour ça qu’ils peuvent peser quand ils se mettent en grève. En France, il n’y a pas de moyen de pression si fort. La WGA est une force de dingue !

avatar firefox | 

@oomu

“Arrêtez de vous amuser d'autrui et de croire que la vie est un jeu et que les ricains vivent dans un roman rigolo. “

J’en ai conscience. Vous vous adressez à un franco américain qui a gagné 3 procès sur 3 en moins de 15 ans aux USA, contre une école privée, une pme du btp et une ville.

avatar serenity | 

@oomu

Absolument.

avatar TDBI | 

@firefox

L’abus des drogues dures est dangereux pour la santé. A consommer avec grande modération.

avatar firefox | 

@TDBI

Dans ce cas, on dit pourquoi, sinon on consomme tout autant 😅

avatar LaurentR | 

gaslightés ? Je ne comprends pas ce mot.

avatar Oliviou | 

@LaurentR

Le mot est surligné en orange, le lien mène vers sa définition sur Wikipedia.

avatar occam | 

@LaurentR

> "gaslightés ?"

Les scènes clé de Gaslight, le film de Cukor, avec Ingrid Bergman, Charles Boyer, Joseph Cotten, qui ont donné naissance au terme.
Si vous observez les réactions du personnage joué par Ingrid Bergman, vous aurez les sensations d’une personne « gaslighted ».

https://www.youtube.com/watch?v=BICqcEvzhVw
https://www.youtube.com/watch?v=Fp5iPmpZiNE
https://www.youtube.com/watch?v=kFhDGoJh4O4

avatar lolo81 | 

@LaurentR

Ah ben je ne suis pas le seul alors🙌

avatar Lestat1886 | 

Pas trop compris ses plaintes. Ce n’est ni un minopsome ni un monopole… Il existe plusieurs sociétés de production et de plus en plus de plateformes de streaming toutes sont à la recherche de films et séries et c’est ce qui lui a permis de se faire financer! C’est bien la première fois qu’une créatrice se plaint qu’on l’ait renouvelé pour une seconde saison dès le début !

avatar Morgan 1er | 

Ce n'est pas tout à fait ça : en gros, on lui a demandé de travailler sur la saison 2 sans savoir si la saison 1 allait fonctionner, et donc que la saison 2 serait finalement commandée.

Pour tenir les délais entre 2 saisons, il faut toujours travailler sur la saison 2 pendant que la saison 1 est encore en cours de diffusion.
Mais si elle n'a pas reçu de commande fixe pour la saison 2, car Apple ne savait pas si la 1 allait marcher, elle a été "obligée" de lancer la travail de la 2 d'elle-même sinon elle n'aurait pas pu tenir la cadence après coup.
Sauf qu'en faisant cela, elle a pris le risque de travailler pour rien, sans être payée (bon, pas non plus à 100%, j'imagine qu'elle a négocié un premier échéancier sur les arches narratives par exemple, mais l'idée est là).
Un exemple proche de nous à propos de tout ça, c'est la série "Drôle" de Netflix dont les auteurs ont dû stopper net l'écriture de la saison 2 qu'ils avaient déjà commencée parce que la 1 a été annulée par Netflix au bout d'un mois de diffusion à peine.

Et comme l'ont dit d'autres au-dessus, la rémunération d'un scénariste est proportionnelle au succès (en l'occurence, nombre de vues) d'un programme. Donc ces chiffres sont ultra importants pour la profession.

avatar Lestat1886 | 

@Morgan 1er

Ah d’accord, compris ! je pensais que la seconde saison avait été commandé en même temps! Merci 🙏🏼

Sur l’aspect des chiffres, c’est plus un outil de négociation qu’autre chose. Encore plus dans le streaming et la télévision où on ne peut pas connaître le nombre exacte de spectateurs (au contraire du cinéma où on parle de vente de tickets). On peut tout faire dire aux chiffres, par exemple quand Netflix compte comme vue quelques minutes de visionnage…

avatar Quentame | 

@Lestat1886

Idem, j’avais compris qu’Apple avait commandé 3 saisons d’un coup.

avatar Morgan 1er | 

Aucun diffuseur ne va commander plusieurs saisons d'un coup, c'est prendre beaucoup trop de risques financiers pour rien. Ils peuvent donner un feu vert pour la saison 2 dès le lancement de la diffusion de la saison 1 s'ils voient que les retours presses et les groupes tests sont positifs par contre.

Mais sans commander plusieurs saisons d'un coup, ça arrive souvent qu'au moment de l'élaboration du projet, ils s'assurent qu'il y ait de quoi tenir plusieurs saisons si le public était au rendez-vous de la première.
C'est plus vrai en France qu'aux US, car les coûts chez nous sont beaucoup plus élevés que chez eux, et ça concerne plus les chaînes de télé classiques que les plateformes de streaming qui n'ont pas les mêmes économies.
Par exemple, TF1 ne considérera un projet que s'il y a 3 saisons au moins de prévues, même pour les mini-séries de 8 épisodes finies où ils s'assurent de pouvoir en développer 2 autres avec la même équipe après derrière.

avatar BingoBob | 

@Morgan 1er

Vous dites beaucoup de bêtises.

TF1 ne demande pas 3 saisons à l’avance, surtout pour les mini-séries qui par définition, n’en ont qu’une !

TF1 comme d’autres chaînes peuvent pendant le développement, demander si les scénaristes ont de la suite dans les idées. Mais de toute façon, la lecture d’un concept fait déjà sentir si l’histoire pourra se développer sur plusieurs saisons ou pas.

La poursuite de développement ne se base que sur des bonnes audiences. Et encore que.
Pour l’avoir vécu, elle se base aussi sur d’autres calculs. Succès à l’étranger. Ou calcul interne, comme la nécessité par exemple, de diffuser des fictions en langue française en certaine quantité à certaines heures, etc.
Bref, impossible de savoir à l’avance ce que ton projet va devenir. Tu n’es même pas prévenu quand il va être diffusé ! Tu ne le sais que 3 semaines à l’avance.

avatar Morgan 1er | 

Je ne dis aucune bêtise, vous confirmez d'ailleurs mes dires…
Donc soit vous m'avez mal lu, soit vous m'avez mal compris.

Je précise, en repartant de votre message:
- "TF1 ne demande pas 3 saisons à l’avance" : je l'ai peut-être trop simplifié comme façon de le dire, mais c'est pourtant le cas. TF1 s'assure qu'un projet de série à plusieurs saisons potentielles pour qu'ils daignent s'y intéresser ;
- "surtout pour les mini-séries qui par définition, n’en ont qu’une" : j'ai pourtant précisé "même pour les mini-séries de 8 épisodes finies où ils s'assurent de pouvoir en développer 2 autres avec la même équipe après derrière" ;
- "la poursuite de développement ne se base que sur des bonnes audiences. Et encore que.
Pour l’avoir vécu, elle se base aussi sur d’autres calculs. Succès à l’étranger" : vous dites une chose et son contraire en 4 phrases. Et si par succès, vous parlez de ventes à l'étranger, là encore il s'agit d'audience : si à l'étranger la série ne fonctionne pas en saison 1, ils n'achèteront pas la saison 2, donc TF1 arrêtera les frais ;
- "Ou calcul interne, comme la nécessité par exemple, de diffuser des fictions en langue française en certaine quantité à certaines heures" : concernant ces considérations, TF1 ne continuera jamais le développement d'une série qui ne marche pas, ils préféreront toujours lancer un nouveau projet au succès potentiel ou rediffuser une création existante qui coche ces critères ;
- "etc" : c'est-à-dire ? Je suis curieux.

avatar BingoBob | 

@Morgan 1er

Je ne vous ai pas mal, lu. C’est vous qui ne mettez pas les bons mots.
2 mini séries n’ont jamais fait une série. Et ça n’existe pas des équipes qui travaillent sur plusieurs mini séries l’une après l’autre, pensé en amont.
Une mini série a par définition une fin (une vraie fin). Elle ne peut pas être relancée. Ex : John Adams, Show me a hero, Mildred Pierce sur HBO, Le bazar de la charité sur la dite TF1.
Il peut y avoir des anthologies thématiques mais on n’en fait pas en France.

Peut-être que vous pensez à une série comme American Crime Story ? Une saison = une affaire. Mais on est dans un format un peu batard et pas vraiment dans l’économie série car le cast change, les décors, l’équipe technique est rarement la même. Il n’y a pas de 2 ou 3ème saison de la même histoire.

« si par succès, vous parlez de ventes à l'étranger, là encore il s'agit d'audience : si à l'étranger la série ne fonctionne pas en saison 1, ils n'achèteront pas la saison 2, donc TF1 arrêtera les frais »

La série peut avoir été financée puis diffusée en prime. Si les résultats sont moyens, TF1 peut lancer une 2ème saison en la changeant de case de diffusion (diffuser en 2ème partie de soiree la saison 2 par exemple ) voire carrément, la changer de chaîne (la reléguer sur TF1 Max, le pire du pire en question de droits d’auteurs) C’est arrivé à des potes…
Ne jamais oublier que TF1 n’est pas que la chaîne numéro 1 du canal hertzien.

avatar Dwigt | 

@BingoBob

Il y a plein d’exemples de mini-séries qui ont connu des suites. La vraie différence avec série, c’est plutôt une histoire d’angle (on s’engage à terminer sur une fin satisfaisante) et de contrats : pour une série, il y a un paquet de clauses donnant le cadre pour les saisons suivantes, des « options », là où par principe une mini-série est censée se terminer de façon plus définitive. Ce qui fait d’ailleurs que des acteurs de cinéma ou de théâtre préfèrent tourner des mini-séries comme ça leur évite de devoir s’engager sur le long terme et de renoncer à d’autres projets pour des raisons de planning.

Mais ces dix dernières années…
The Night Of sur HBO devait être une série avec James Gandolfini adaptée d’un truc anglais, avec une intrigue différente par saison. La chaîne n’a pas voulu envisager ça comme un projet sur plusieurs années, elle a négocié à la place le format mini-série. Et après accord et tournage du pilote, Gandolfini est mort ce qui fait qu’il a fallu trouver un remplacement (John Turturro).

Big Little Lies et True Detective sur HBO devaient être des mini-séries mais elles ont été transformées en séries après coup. Ça s’est surtout vu sur TD, le scénariste n’ayant plus beaucoup de bonnes idées pour écrire une saison 2.

Bad Sisters sur Apple TV+ est adapté d’une mini-série flamande et a la même fin. Sauf qu’Apple a décidé de demander à la scénariste Sharon Horgan d’écrire une saison 2 originale.

Et si récemment la mini-série Constellation s’est terminée de façon tout à fait acceptable, les auteurs ne diraient pas non à une saison deux.

avatar BingoBob | 

@Dwigt

Il y a plein d’exemples de mini-séries qui ont connu des suites. La vraie différence avec série, c’est plutôt une histoire d’angle (on s’engage à terminer sur une fin satisfaisante) et de contrats : pour une série, il y a un paquet de clauses donnant le cadre pour les saisons suivantes, des « options », là où par principe une mini-série est censée se terminer de façon plus définitive.

Non, la différence série - mini-série n’est pas une histoire d’angle. J’ai déjà pitché a des chaînes des projets de série et mini-série, tout le monde sait faire instantanément la différence dès la lecture du concept. Rien à voir avec les options, les contrats ou je ne sais quoi. C’est le concept qui décide de tout. Mini-série : les arcs narratifs sont bouclés. Impossible de les redémarrer.

Mini-série avec suite : en général, c’est pour garder le titre du générique, et le concept que les spectateurs connaissent.
C’est tout. Si le casting change, les enjeux changent, ce n’est pas vraiment une suite. On pourrait faire un bad sisters 2 avec un autre mari, on un autre personnage de la famille à éliminer. Si on garde le casting, cela devient une série car on va relancer les arcs narratics, approfondir les mêmes personnages, mais dans la forme actuelle, et le dernier plan le dit bien, Bad sisters se termine complètement.

Série : les intrigues narratives sont à moitié bouclées en fin de saison. On retrouve les personnages, l’arène et les enjeux à la saison suivante. Point.

The night of est une mini-série pure et dure.

avatar Dwigt | 

Là, tu te mets du point de vue du scénariste. Mais au niveau du diffuseur et du studio, on se débrouille presque toujours pour laisser la porte ouverte à une suite ou à une continuation, au cas où, même si tous les acteurs et auteurs sont convaincus que les épisodes constituent un début, un milieu et une fin.
Dans les productions américaines, où c'est la logique de franchise, de "propriété intellectuelle" qui domine, il y aura toujours une clause dans les contrats de la part du studio pour permettre d'envisager de poursuivre un truc sous un format ou un autre. Il y a toujours des options, pour éviter d'avoir à tout renégocier de zéro avec les personnes de la mini-série.

Et, comme je le disais, la mini-série est devenue une notion qui permet de faire appel à des gens qui n'auraient pas envie de s'engager sur quatre ou cinq ans, pour des raisons personnelles ou professionnelles. Ils se disent qu'ils vont simplement tourner dans un truc de six ou de huit heures, sans impérativement avoir à revenir l'année d'après pour tourner la suite comme on retourne au bureau.
Une qui avait tout compris à ça, c'est Reese Witherspoon. Elle a fondé une boîte de prod, Hello Sunshine, qui a justement monté Big Little Lies, avec elle, Nicole Kidman ou Shailene Woodley, qui continuent à bosser pour le cinéma mais qui étaient OK pour une mini-série. Et elle a remis depuis le couvert avec Little Fires Everywhere, From Scratch, Daisy Jones & The Six, etc. Certaines mini-séries, comme Big Little Lies, ont eu une suite, tournée quand les actrices ont estimé que c'était opportun.
Et tu peux voir que le concept est en train d'essaimer, avec The White Lotus ou Nine Perfect Strangers, qui avaient été conçus comme des mini-séries mais que l'on s'est ensuite débrouiller pour continuer d'une façon ou d'une autre. C'est pour ça que je parlais de logique : on conçoit ça comme un truc avec une vraie fin, mais on ne crache pas non plus sur la soupe si ça devait se poursuivre, comme une série.

avatar MarcMame | 

@Dwigt

"True Detective sur HBO devaient être des mini-séries mais elles ont été transformées en séries après coup."

————-
Ce n’est pas mon sentiment.
Ce sont des mini séries sans aucun liens entres elles si ce n’est le nom et le thème.
True Detective ou Fargo sont des mini séries à part entières où chaque nouvelle saison fait partie d’une « collection ».

avatar Nesus | 

Elle a jeté l’éponge ? Ça va les chevilles ? Apple n’ayant rien commandé d’autre, on voit mal comment elle aurait pu faire autrement que jeter l’éponge. En même temps, c’est l’un des rares série d’Apple où je me suis tellement embêté que j’ai arrêté la série en cours. La vacuité de cette série étant abyssale, ça n’a pas dû lui prendre trop de temps à écrire.

avatar appleadict | 

@Nesus

"En même temps, c’est l’un des rares série d’Apple où je me suis tellement embêté que j’ai arrêté la série en cours."

c'était une série élitiste.

avatar Nesus | 

@appleadict

Tout comme les Marvel

avatar Derw | 

@Nesus

🧐

avatar appleadict | 

@Nesus

"Tout comme les Marvel"

c'est sur que si c'est ce que tu attendais ... ô pauvre

avatar TDBI | 

@appleadict

C’est vrai que Marvel excelle dans la soupe ECO+

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